Aujourd’hui, afin de continuer à rattraper mon retard, ayant décidé que je ne serai plus en retard à la sortie de la Terre de feu, une première mondiale sur ce blog : ce post ne fera qu’une seule phrase. Bonne chance à vous tous.
Non seulement les Réjous sont beaux, gentils et intelligents (voir à ce sujet, dans un bon dictionnaire, le sens du mot « humour ») mais en plus ils sont patients, car nous ayant attendus pendant quelques paires de jours à Viedma, la ville de la côte Atlantique qui ouvre les portes de la Patagonie,
ils nous accueillent quand même avec le sourire – à moins que ce ne soit des séquelles des repérages gastronomiques effectués pour le bien commun collectif, car nos amis ont réussi à dénicher et tester probablement les meilleur glacier et meilleur établissement d’empanadas – et nous nous le rendons bien mutuellement, puisque nos retrouvailles ont lieu le 13 novembre 2009 un peu au sud, à El Condor, au bout d’une petite station balnéaire déserte mais à laquelle commence une série de falaises dans laquelle sont hébergées des dizaines de milliers de perroquets – et nous qui voyions ces bestioles cantonnées aux régions chaudes plus au nord ! – aux couleurs vives, qui sortent des rochers par nuées, en escadrilles parfois alignées quasiment géométriquement

(mais difficiles à saisir quand même, ces jolies bestioles ) puis, le lendemain nous amorçons notre tranquille descente en longeant la côte vers Puerto Madryn, alignant avec la régularité méthodique des voyageurs en pleine confiance – chanceux, quoi ! – les bivouacs de rêve, sur des plages toutes les plus désertes les unes que les autres – regardez donc la photo : une plage de coquillages ! -, au rythme des asados le soir sur la plage, des facécies des enfants et en particulier de Eloi (le dernier des Réjou) et de Chloé (no comment) qui alignent les bêtises à un rythme difficilement imaginable – mais pour eux, comme pour nous tous, quel pied ! Le point culminant de la séquence ? Eloi et Chloé, sur la plage de Las Grutas, ont réussi à s’éloigner à bonne distance des mamans, pendant que les papas étaient partis chercher le bivouac du soir, et une fois à bonne distance, se sont déshabillés intégralement, ont creusé fissa un trou et y ont enterré leurs habits (sous le sable, imaginez le massacre !) et ont bien sûr continué de galoper, hilares, sur la plage (température : 20 degrés et un joli petit vent frisquet … pas de quoi faire un striptease pourtant !) bref, lorsque nous avons récupéré les mamans elles rigolaient à moitié, mais l’autre moitié n’en revenait toujours pas – mais ceci étant dit, les enfants ne sont pas les seuls à faire le spectacle et, comme d’habitude c’est la nature et les paysages qui maintiennent le tout à un tel niveau, car chemin faisant, sur cette belle balade de cinq jours sur ces 850 kilomètres (quand même !) de routes et de pistes côtières nous en voyons des choses – perroquets, cormorans géants, des colonies gigantesques de lions de mers (ou otaries), des éléphants de mer (des phoques), des dauphins au bord de l’eau, et, au loin, du haut d’une falaise, devinez ? déjà une baleine, ou peut-être même un orque … – et, au terme de quelques péripéties quand même dont deux demi-tours après une cinquantaine de kilomètres de piste cahoteuse (cahoteuse pour nous les Baudchon, dotés d’un vehicule normal parce que, pour les Réjou, qui se sont équipés d’une voiture prototypée par l’inspecteur gadget et durcie par le gouverneur de la Californie, c’est une autre histoire) pour cause d’ensablement la première fois (voir sur la photo mon taggage sauvage, qui sera effacé quelques minutes plus tard par un vent décidément très bien éduqué et très polyglotte) et la deuxième fois pour cause de barrière induement fermée par un irascible propriétaire terrien peu soucieux de la chose publique (aïe, mes convictions !) nous voilà donc aux portes de la péninsule de Valdes, point de passage mythique pour notre parcours baluchonesque et point de passage systématique pour tous les nombreux voyageurs de notre acabit – et pour les autres aussi, les vrais quoi ! -, et pour conclure – ouf ! – je dirai que le point dans la ponctuation française, c’est quand même bien pratique : merci les institutrices et les professeurs de français. 🙂
Article écrit le 15 décembre 2009 à 12 heures, en Terre de Feu, à la limite de l’estancia Moat, au point carrossable le plus austral du monde, quelques dizaines de kilomètres plus au sud qu’Ushaïa, à quelques dizaines de kilomètres à vol d’oiseau du Cap Horn (certainement bien secoué, quand même, l’oiseau au bout des quelques dizaines de kilomètres).
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PS. au sujet de la fin de cette petite merveille de post, à l’attention de nos amis lecteurs si chanceux qu’il ne connaitraient pas ma vie privée en détail, ma moman à moi était institutrice (Henriette de la Bastide sur les commentaires) et ma belle-moman à moi était professeur de français (Giber de Niel) et, notre république néo-collectiviste ayant mis d’autorité les deux à la retraite, au plus grand désespoir des deux papis associés, elles écument notre blog autant que les blogs de voyageurs à la recherche des autres aventuriers de notre trempe – et, soyez bien sur vos gardes, certainement aussi de leurs fautes d’orthographe…

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