Ce 13 février 2010, près du lac Titicaca, situé sur l’altiplano à une altitude de 3800 mètres, nous apercevons une vieille dame avec ses habits colorés juste à côté d’une jolie petite ferme en adobe (un mélange de paille, d’argile et de cailloux), nous nous arrêtons sur le bord de la route pour prendre une photo. Les habitants nous invitent à visiter leur demeure et nous font goûter de petites pommes de terre qui se mangent avec une espèce d’argile. Ils nous expliquent avec quels outils ils cultivent leur lopin de terre, outils fabriqués par leurs soins et quelque peu rudimentaires. Nous visitons aussi leur maison, très très rustique et observons la manière dont ils filent la laine d’alpaga et la manière dont ils la tissent ensuite.

Nous leur achetons même un petit tapis bien doux ! A la fin, ils nous montrent leur petit enclos à cochons d’inde, que nous caressons, tout en sachant qu’ils ne vont pas tarder à passer à la broche ! Et d’ailleurs, le nom espagnol du cochon d’inde, le cuy, est à mourir de rire puisqu’il se prononce « couille »!!!
Nous reprenons la route pour Puno, la grande ville au bord du lac Titicaca. Nous trouvons un parking gardé à côté du port, une espèce de terrain vague un peu sinistre et pas très propre mais au moins le tampicar est en sécurité … Nous adorons prendre les mototaxis pour aller au centre ville, ils roulent comme des fous pour notre plus grand bonheur (mais pas celui des parents qui flippent …)
La première chose que nous visitons à Puno est le bateau à vapeur Yavari, commandé au 19ème siècle par le gouvernement péruvien à l’Angleterre puis transporté par bateau en pièces détachées jusqu’au port d’Arica puis à dos de mules jusqu’au lac : six ans de transport ! Il a été longtemps à l’abandon mais une association le rénove actuellement et il pourra sans doute bientôt renaviguer.

… pour certains !
Le lendemain, nous partons sur le lac en bateau visiter les Îles flottantes ou Îles des Uros. Lorsque nous arrivons, on nous explique comment elles sont faites : il y a deux mètres de racine et de tourbe flottante, et deux mètres de roseaux renouvelées tous les ans. Les habitants y vivent du tourisme et de l’artisanat. Nous repartons ensuite pour l’Île de Taquile, qui n’a pas grand intérêt car on y a mangé, et y avons seulement vu une petite danse pour les touristes (pas terrible). Pendant cette journée, nous avons sympathisé avec un couple de français avec leur petit garçon, Sam et France et Côme (2 ans). A cause d’eux, maintenant, le Lac Titicaca est pollué parce qu’ils ont laissé tomber dans l’eau la culotte de Côme, qui était bien remplie ! Et nous avons fini la soirée au restaurant avec eux et un de leurs ami, Xavier, qui travaille à Lima. En fin de compte, j’ai bien aimé le lac Titicaca !
Article écrit par Hugo à Huaraz, Cordillera Blanca, Pérou, altitude 3090 mètres et une température de 20 degrés.
Commentaire du Papa : Hugo ne dit pas que l’Île de Taquile, qui est à trois heures de bâteau de Puno, tout comme les îles de jonc, font l’objet d’une exploitation touristique qu’on ne peut pas vraiment déplorer, puisque elle contribue au développement ou au maintien des communautés concernées, mais côté touriste, il faut bien admettre que le système est bel et bien en voie de disneylandisation. Un conseil pour la route, si vous passez par là et ne pas faire l’erreur que nous avons faite : pour Taquile, emmenez votre casse croute et profitez des maigres 2 heures de présence sur place pour vous balader dans le paysage incroyable et unique de ce lieu à part, où le costume, comme encore dans certaines parties des Andes, est toujours de mise dans la vie de tous les jours, pas seulement pour les photographes dégarnis et repus du type de moi-même 🙂 . Le repas qui y est offert est identique à ceux qu’on vous propose sur le port, plus cher, et pas authentique pour un sous, et vous bouffe tout le temps disponible pour la balade, intérêt majeur de site qui reste exceptionnel (si vous ne prenez pas le temps de dormir sur l’île, bien sûr). Quand à l’effervescente capitale de la rive péruvienne du Lac, elle ne se limite pas seulement à notre miteux mais bien surveillé parking : dès que vous éloignez de l’avenue principale où les rabatteurs en tout genre vous sautent littéralement dessus, vous tombez dans un autre monde. En particulier, le marché alimentaire de Puno qui s’étire du marché couvert à une des artères de la ville est un voyage à lui tout seul. Tout le petit monde paysan vient là vendre ses pommes de terres, poulets – stockés dans des conditions qui vous dissuadent de tenter l’aventure … -, épices, plantes, gris-gris et offrandes, marmites bouillonnantes … Incroyable ! Mais, point de photos : rien qu’en m’y baladant, je m’y sentais trop différent, et même un peu regardé de travers. Et je n’avais même pas mon tee-shirt jaune, alors … Enfin, pour compléter la prose du fiston, une anecdote relative au paysan qui vendait son artisanat. Il nous a montré les outils avec lesquels il travaille – j’ai mal au dos pour lui ! – et nous a montré en même temps, tout près de la cage à cuy (je ne peux pas m’empêcher, désolé) un petit arbre, de trente centimètres de haut. Kesako ? Quand l’arbre sera plus grand, c’est lui qu’il coupera pour tailler ses nouveaux outils … Ça s’appelle de l’investissement, non ?
Article posté du Mac Donald’s de Guyaquil, en Equateur !
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