L’Equateur est le pays attendu depuis de longues semaines par toute la famille, d’un côté parce que c’est un pays réputé très beau mais aussi et surtout parce que pendant trois semaines, nos quatre parents nous rejoignent pour faire un bout de route avec nous. Evidemment, impossible de loger tout ce petit monde avec nous dans le tampicar donc une organisation différente se met rapidement en place avec la recherche d’hôtels, si possible confortables, au fur et à mesure de notre avancée…
Dès le 15 mars, au retour de notre belle escapade aux Galapagos, un petit lifting s’impose pour le camping-car avec le changement des quatre amortisseurs qui ont bien souffert sur les multiples pistes que nous avons endurées jusque là, notamment dans le canyon del Pato au Pérou. Deux d’entre eux arrivent directement de France, transportés dans la valise de Papi Albéric (ce qui lui a coûté quelques sueurs froides au passage de la douane à l’aéroport !) cachés au milieu de la seconde partie des cours du CNED de Hugo et de notre copieuse commande de bouquins et nous le remercions de tout coeur pour ce transit technique encombrant, comme nous le remercions aussi d’ailleurs de continuer à assurer la base arrière de toute notre paperasserie en France …ce qui n’est pas une mince affaire ! Bref, maintenant pour nous, sur les routes, c’est le jour et la nuit !

Pendant que le tampicar se refait une beauté (note du mari, le truc grand et musclé qui apparait ponctuellement à côté de l’auteure du jour 🙂 : et que nous multiplions les rencontres locales, qui mettent un point d’honneur à nous aider dans notre marathon garage – pièces détachées, et à nous indiquer avec un mélange de gentillesse et de passion qui est déjà pour nous la marque de fabrique équatorienne, tous les endroits que nous ne devons pas louper en Equateur – Wilson, Nelson et son frère, et notre passionné Marcelo qui a déjà posté des commentaires sur ce site !) , nous flânons un peu dans un Guayaquil chaud et surtout humide, sur Malecon 2000 (une promenade très bien aménagée le long du fleuve), dans le parc Bolivar (où des dizaines d’iguanes nullement effrayés se baladent à côté des passants ), et nous faisons également un tour dans les jolis quartiers colorés et escarpés de Las Penas et du Cerro Santa Ana. Christian en profite aussi pour vendre nos deux encombrants et peu discrets vélos aux deux sympathiques messieurs qui assurent la surveillance de notre véhicule la journée. Nous sommes plutôt contents de quitter cette grande ville (la plus peuplée du pays tout de même), juste après avoir eu la surprise de voir débarquer devant l’hôtel où nous stationnons nos amis les Rejou, venus passer une sympathique soirée avec nous, avant d’entamer leur descente vers le sud. Comme d’habitude, la discussion va bon train autour d’une petite bière (le vin argentin, c’est fini malheureusement !) et de la spécialité du pays, le ceviche (du poisson cru mariné dans du citron vert et bien parfumé de coriandre). Chloé est elle aussi ravie de retrouver enfin son copain Emile et son amoureux Eloi mais ce coup ci, elle est prévenue, c’est hélas la dernière rencontre avant la France…

Rapidement, nous quittons la plaine et ses champs de bananiers à perte de vue, non sans avoir acheté un régime complet (une centaine de petites bananes délicieusement sucrées qui nous occupera quelques jours, pour la somme astronomique de 1 dollars et 50 cents – vous lisez bien, la monnaie officielle de l’Equateur est le Dollar US) et une route médiocre nous conduit dans la jolie ville coloniale de Cuenca, le tampicar en tête, les papis-mamies dans leur splendide 4*4 (qui fait baver les enfants) juste derrière nous – et quand je dis juste derrière c’est vraiment juste derrière, si bien que bien souvent, cachés par notre gros véhicule, nous ne les voyons plus, alors un peu inquiets, nous sommes obligés de nous tordre le cou et de faire quelques S sur la route avant d’apercevoir un dixième de leur engin dans le rétroviseur !
Nous apprécions vite l’atmosphère fraîche de la sierra, bien plus respirable, et tout le monde se sent mieux -surtout Christian et moi qui dormons le plus souvent seuls dans le tampicar, abandonnés par nos blondinets de chérubins bien décidés à envahir leurs papis, mamies qu’ils n’ont pas vus depuis huit mois…et qui dorment confortablement installés dans un joli hôtel.
Nous visitons une abrique des fameux panamas et faisons quelques essayages de ces chapeaux typiques. Une fois de plus Chloé se révèle avoir une jolie tête destinée à l’emploi ! Nous faisons aussi connaissance avec une famille de voyageurs, les Hache, qui arrivent d’Amérique du nord à bord eux aussi d’un Laika. Nous passons des moments bien sympas à partager nos expériences et à échanger des tuyaux autour d’un verre évidemment (argentin pour la nostalgie, on en a miraculeusement trouvé !) sur les divers pays traversés ou à traverser pendant que leurs trois enfants et les trois nôtres s’adonnent à des parties de foot sur la petite place piétonne qui fait office de camping pour quelques jours. Vivement le match retour en France !
Nous poursuivons notre route vers la ville volcanique de Baños réputée pour ses bains thermaux et nous offrons une bonne trempette dans de l’eau chaude sulfureuse puis prenons la route des cascades jusqu’à Rio Verde où nous dégotons un hôtel entouré de végétation luxuriante, de colibris et d’Aras tout verts (ce qui tranche d’avec l’hôtel mémorable de Alausi trouvé la veille, miteux et déprimant qui a fait débarquer tous les papis-mamies à la première heure dans le tampicar pour le petit déj.- Merci Laika, on sait maintenant que l’on peut rentrer à neuf dans la cellule 🙂 ). Nous sommes en fait à la porte de l’Amazonie mais nous n’irons pas plus loin, notre emploi du temps étant bien chargé jusqu’au départ de nos voyageurs soixantenaires préférés !

Notre prochaine étape sera une « hacienda » (c’est chic hein ?), celle de la Cienega, à Lasso qui nous permet de rayonner vers la laguna Quilotoa, un lac d’un bleu intense situé dans un cratère à 4300 mètres d’altitude. Nous sommes un peu inquiets pour nos parents qui n’ont jamais mis les pieds à cette altitude et tout spécialement pour « Mamie gâteau », greffée reins-foie il y a trois ans mais qui tient absolument à faire la balade avec nous. Une belle réussite de la médecine française et beaucoup de volonté de sa part ont permis ce moment fort du voyage ! Et tant que vous y etes, allez donc faire un tour sur le site de son association, dédiée au sujet www.rein-echos.org
Tout le monde ayant donc la forme, nous nous lançons dans la descente au fond du cratère 400 mètres plus bas puis la remontée très rude et bien crevante – à dos de mule pour les plus chanceux (« mamie gateau » … et les enfants).

Les jours suivants sont chargés : l’immense marché de Saquisili où on trouve absolument TOUT : des animaux (poulets, cochons d’inde, chatons…) aux pneus en passant par les fruits et légumes, le poisson et l’inévitable artisanat équatorien. Puis nous enchainons par le parc du Cotopaxi, un volcan couronné de neiges éternelles qui ressemble étrangement au mont Fuji au Japon : nous grimpons, sauf trois d’entre nous, au refuge situé à 4800 mètres d’altitude juste au pied du glacier dans du sable volcanique puis redescendons rapidement, le manque d’air à cette altitude se faisant sentir et surtout le brouillard s’étant levé, nous sommes privés de la belle vue tant attendue et tant méritée ! Dommage pour la vue mais bravo à Papi Bernard et Mamie Maté qui sont arrivés en haut, la fleur au fusil !
Mais qui dit Equateur dit latitude 0 degré … et nous en approchons sérieusement : tous les équatoriens, charmants au demeurant et très serviables, nous vantaient sans cesse la « Mitad del Mundo » (l’endroit où passe la ligne de l’équateur marquée par un monument bâti tout spécialement) située à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale Quito. Nous nous y rendons évidemment pour le symbole mais sommes quelque peu déçus par le lieu qui pourrait être bien mieux exploité scientifiquement parlant. On y visite quand même le pavillon français qui retrace les travaux de plusieurs français (dont La Condamine) qui ont oeuvré pour le calcul dudit équateur. Nous nous occupons aussi comme nous pouvons en nous lançant dans notre série maintenant rituelle de sauts à laquelle participe activement tous les papis-mamies ! Un bon moment de rigolade, marqué par une chute sans gravité de Mamie Maté qui voulait nous éblouir par sa souplesse !

4500-4800 en une heure : et les enfants n’ont même pas protesté ! (humour)
Nous terminons notre périple à neuf en visitant Quito, coincée entre plusieurs volcans et longue de près de trente kilomètres sur seulement quelques kilomètres de large. Son vieux centre colonial, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est très vallonné et a beaucoup de charme mais évidemment, ce n’est pas dans ce quartier aux rues étroites et escarpées que nous pouvons stationner, nous lui préférons donc la ville moderne où un très sympathique hôtel de style cubain (depuis, Christian, toujours avec dix idées à la minute, songe à faire une halte là bas, ce serait peut être le premier camping car français à Cuba, non ?) nous accueille pour trois jours.

Mais le 30 mars est déjà là et nous nous séparons tristement de notre famille qui reprend l’avion pour la France-25 heures de voyage tout de même, avec la correspondance et les divers retards- emportant avec eux un sac plein de tous nos souvenirs de voyage-lequel sac, pour l’anecdote, sera égaré par la compagnie aérienne puis retrouvé, ouf (nous n’aurons connaissance de l’histoire qu’une fois le bagage arrivé à bon port !)
Nous mettons plusieurs heures à réaliser que nous sommes à nouveau seulement tous les cinq et les enfants sont bien déçus de ne pas avoir réussi à convaincre leurs grand-parents de poursuivre le voyage avec nous-surtout que la prochaine destination est de taille et en fait rêver beaucoup puisqu’il s’agit de la COLOMBIE ! 🙂
Article écrit le 7 avril 2010, sur la très jolie place colorée de Salento dans le triangle du café en Colombie, 23 degrés et une flopée de militaires à proximité !
Note du metteur en ligne : le prochain article, ce sera encore un petit bout d’Equateur, mais on ne peut pas quitter ce si beau pays sans vous en toucher un mot. La Colombie suivra, promis ! Et je suis certain que vous adorerez … Ci-dessous, énormément de photos : nous étions en famille pour cette séquence-ci, donc vous avez droit un un gros album de famille … on recommencera plus ! (quoique …)
Guayaquil :
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Cuenca :
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Sur la route de Baños et un peu après :
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La Laguna de Quilotoa :
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Le marché de Saquisili :
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Le parc du volcan Cotopaxi :
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Mitad del Mundo :
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Quito :
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