Navré de vous avoir fait un peu attendre. Non, ce blog n’est pas mort ! Mais, depuis notre arrivée aux USA, nous avons eu fort à faire, et pas seulement des visites. Et restez fidèles, nous nous sommes gardés une dernière petite surprise que nous publierons d’ici notre retour en France.
Justement, côté retour, ça y est : nous avons acheté nos billets d’avions. Et nous arriverons à Bordeaux par … le train ! Notre gentille épopée prendra fin en son quatre cent dixième jour, à la gare Saint-Jean de Bordeaux, le 20 août 2010, à 20 heures 56. En effet, après quatorze heures dans un petit New-York – Paris via Stockholm (moins cher que le vol direct ! Ça parait vaguement idiot, mais c’est comme ça) nous prendrons à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle un TGV qui achèvera de nous ramener au bercail.
Ensuite, nous passons pas mal de temps à bichonner notre camping-car, de garagistes en grandes surfaces de bricolage, car la date à laquelle nous allons remettre les clés à nos acquéreurs avance. En effet, notre Laika ne rentrera pas de sitôt en France : nous l’avons vendu à une autre famille française, qui effectuera le même périple que le nôtre en sens inverse, à partir de début septembre 2010. Et d’ici là, le véhicule attendra gentiment dans le jardin d’une cousine new-yorkaise des heureux élus.
Enfin, même si les cogitations sont toujours en cours, nous avançons, petit à petit, sur qui fera une partie de mon quotidien à notre retour. Vous verrez peut-être arriver bientôt un site de tirage photo haut de gamme pour le grand public … Peut-être ! Mais je n’en dis pas plus pour l’instant. Il y a d’autres idées dans les tuyaux …
« Papa, c’est quand qu’on retourne au pays allumé ? » me demande Chloé, au Joshua Tree Park, le 12 juillet 2009. Nous avons traversé la frontière il y a deux jours, et notre bref passage de quelques heures à Calexico, la ville frontière américaine, l’a marquée. Autant de néons, signaux, et éclairages divers, nous n’avions pas vu ça depuis un an !
Et pour qualifier l’impression que nous font les Etats-Unis d’Amérique après notre voyage, le pays allumé, c’est la meilleure expression possible, au sens propre comme au sens figuré ! Le fossé entre les deux côtés de la frontière mexicano-américaine est absolument gigantesque. Et dire que, en entrant au Mexique, nous avions déjà eu l’impression d’avoir un peu changé de monde …

L’aventure est bel et bien terminée ! Ici, tout est incroyablement facile : les routes en état parfait, les stations service approvisionnées, les supermarchés regorgeant de produits, la langue que je pratique beaucoup plus facilement que l’espagnol, les indications routières claires, le remarquable professionnalisme des rangers et des installations en général des parcs, l’impression de sécurité, les campements semi-sauvages parfaitement aménagés – et je ne parle pas des « RV parks » qui pullulent, sortent de parkings aménagés pour camping-car, un peu sur le modèle de ce que nous avons en Europe … en plus grand, évidemment, mais pas en moins serré ! Et cerise sur le gâteau, lorsque nous circulons, nous n’avons plus l’appréhension de nous faire arrêter par un policier corrompu en quête de bouclage facile de fin de mois. Bref, des vacances ! A ceci près que nous n’en demandions pas, bien sûr …
Et naturellement, dans ce contexte où, en ayant abandonné l’Amérique Latine, nous avons le sentiment d’être déjà un peu rentrés à la maison, la sensation de découverte et de contact humain a complètement disparu. Difficile aussi de sortir des rails touristiques quand on veut, comme tout le monde, voir le grand canyon, le parc de Arches, Bryce Canyon, etc.
Aussi, mon impression sur les parcs américains est mitigée. Vous aimez le métro parisien en hiver à l’heure de la débauche ? Vous adorerez probablement certains des parcs de l’ouest américain en été ! Bon, d’accord, je suis un peu mauvaise langue et je n’ai pas mis les pieds dans le métro parisien depuis un bail …
Certes, il y a du monde, mais beaucoup d’entre eux sont des français ! Ce qui nous a permis aussi de faire quelques rencontres sympas, quelques uns de nos compatriotes venant nous demander ce qu’une plaque 33 vient faire là … Heureusement, la plupart des sentiers de randonnée permettent assez rapidement de se retrouver un peu moins dans la foule – un peu moins, seulement. En tout cas pour ce qui concerne les sentiers de trois ou quatre heures maximum, car notre petite Chloé de cinq ans a beau enfiler les randonnées sans broncher, quelques heures de marche, c’est la limite, et c’est déjà bien beau.

Pour le reste, j’espère que vous apprécierez les photos plus bas, mais, là aussi, ce n’est pas vraiment la bonne saison : la lumière est très dure, et les meilleurs clichés se font à d’autres moments dans l’année.
Alors, si l’envie vous prend de venir un jour dans ce coin dont les paysages méritent définitivement tous les superlatifs qu’on leur donne, essayez de planifier votre voyage au printemps ou à l’automne : vous aurez ces sites extraordinaires un peu plus pour vous, la température sera plus humaine et la lumière vous laissera de belles impressions grandeur nature sur la rétine – ou le capteur 24×26, ou les deux, au choix !
Et en passant, nous avons dû nous déshabituer à échanger nos avis librement et tout haut, sans risquer d’être compris. Chloé nous lance bien encore des choses du style « Eh t’as vu comme elles sont moches les deux gonzesses ? », mais globalement notre intégrité physique n’a pas été encore mise en jeu (et oui, ma fille est comme ça ; on essaie bien de la décourager mais elle est assez tenace, la petiote !)
En tout cas, sur ce que nous avons vu des parcs, nos coup de coeurs vont à d’abord à l’étrange et inoubliable beauté du Joshua Tree Park (pourtant impraticable à pied en cette saison pour cause de chaleur – zut, il faudra revenir ! 🙂 ), à l’ultra-touristique et trop court mais fascinant Antelope Canyon, à Monument Valley qui nous a offert à quelques heures d’intervalle un coucher et lever de soleil magnifiques, et à Arches qui malgré le monde nous a permis de réaliser une de nos plus belles randonnées, à Devil’s Garden. Rassurez-vous, le reste était également très beau, mais en ce qui me concerne et sans chercher à cracher dans la soupe, pourtant bien bonne, les réserves dont je vous ai fait part plus haut l’emportent.

Disons aussi que nous rigolons souvent en croisant nos collègues camping-caristes américains, qui décidément évoluent dans une autre dimension. Non seulement une bonne partie d’entre eux voyagent dans ce qui ressemble plutôt à des bus aménagés plutôt qu’à des camping-cars, mais bien souvent ils tractent en plus une petite voiture … Ce qui donne, lors de nos rapides contacts, des discussions un peu décalées, du genre, sur le camping d’un des parcs, l’un d’entre eux m’avise en désignant du menton notre tampicar : « Six ou huit cylindres ? ». Réponse du Christian Jules, un peu embêté : « Euh … quatre. » Mais chaque fois, la remarque s’accompagne d’un petit laïus étonnamment positif – y’a intérêt ! – sur l’aspect, la compacité et l’économie de notre tampicar. Je ne serai pas étonné que les marques européennes de camping-car fassent un jour ou l’autre un petit carton, ici aussi !
Il est déjà loin le temps où nous débarquions dans de petits villages isolés, sous les yeux écarquillés des locaux ! Mais ici, les motorhomes, c’est la démesure mais aussi un art de vie partagé par beaucoup de monde. Nous avons plusieurs fois croisé des retraités – fort sympathiques, et très ouverts – qui ont vendu il y a quelques années leur maison et qui sillonnent depuis lors leur pays, parfois même en travaillant un peu sur la route pour se refaire avant l’étape suivante. Je rencontre l’un d’entre eux, en passant nettoyer le chassis de notre tampicar. Lui et sa femme ont environ soixante-dix ans, ont vendu maison, voiture et mobilier il y a huit ans, et vivent manifestement heureux dans leur motorhome. Pour quelques semaines, ils s’occupent d’une station service près d’une des entrées de Bryce Canyon, puis passée la saison, ils reprendront la route. Et en conclusion il me lance, après avoir plaint ses amis restés chez eux : » I love it ! « . Tout un programme ! Avant de me me laisser à mon karcher, il m’apprend qu’ils sont désormais plus de deux millions aux Etats-Unis à avoir choisi de vivre ainsi …

Au milieu de cette nature si bien mise en valeur, nous n’avons pas visité que des parcs mais aussi une ville, et pas n’importe laquelle : Las Vegas ! Mais nous avons la mauvaise idée de nous y trouver lors d’une vague de chaleur, et sur une région déjà peu recommandable en été pour cette même raison, une vague de chaleur, c’est quelque chose : 53 degrés à l’ombre ! Du coup, pour la première fois en un an de voyage, incités par le prix incroyablement bas de la chambre d’hôtel, nous craquons : nos quartiers s’établiront pendant quelques jours dans une chambre double du Bill’s Gamblin Saloon, en plein milieu du strip et vue sur les fontaines du Belagio et sur la tour Eiffel du « Paris ». Le tout dans une surface totale à peu près quatre fois fois plus importante que celle dans laquelle nous évoluons depuis plus d’un an ! Pour 34 dollars 90 … Et mis à part le fait que nous y avons passé plus de temps que prévu – nous y sommes même revenus après avoir visité Bryce Canyon -, le temps de recevoir un colis de pièces détachées et de trouver un garagiste qui veuille bien travailler sur notre véhicule exotique, nous avons vraiment aimé le lieu.

Evidemment, après Las Vegas, Chloé revient à la charge sur son pays allumé : c’est une des images forte que les enfants garderont du voyage. Car, pour peu que vous ne soyez pas accroc au jeu – auquel cas cette ville serait plutôt l’enfer -, Las Vegas est vraiment une destination fantastique, un immense et permanent spectacle de lumières et d’eau – les fameux jets d’eau du Belagio -, le délire humain dans toute sa splendeur ! Pour nous c’est un des autres extrême du voyage, et, croyez-le ou non, nous avons aimé ça !
Avant de vous quitter pour les photos, je voudrais aussi partager avec vous ce qui a été ma plus grande surprise ici : les USA sont réellement en cours de « bilinguisation » ! Déjà à la frontière, j’avais été étonné de voir les policiers – tous : blancs, noir, latinos – s’exprimer entre eux en espagnol, mais ce n’était en fait qu’un début. Les consignes dans les magasins, les notices sur les produits, certains menus dans les restaurants, certaines chaines de télévision sont doublées en espagnol. Et ceci, tout au long de notre route et aussi loin que Salt Lake City, c’est à dire déjà à quelques milliers de kilomètres de la zone frontalière avec le Mexique.

Pour conclure en prolongeant ce sujet, en attendant chez un garagiste, je tombe un trait d’union avec une partie récente de notre périple : un article du Los Angeles Times qui indique, en première page, que le président Obama venait d’accorder une prolongation de permis de séjour aux guatémaltèques présents sur le sol américain, les conditions de retour de ceux-ci au Guatemala étant trop mauvaises, du fait de l’éruption du volcan Pacaya et des inondations qui avaient suivi lors de notre passage.
Le monde reste petit, même ici …
Article écrit dans un campground du Grand Teton National Park,et uploadé à l’aide de l’excellent wifi du Visitor Center, le 4 août 2010. Il pleuvait des cordes hier, et ce matin beau soleil ! Et nous avons vu nos premiers bisons hier après-midi …
Commentaire de Valérie :
1. Bon d’accord, il y a du monde sur les sites connus mais ailleurs quel bonheur de retrouver les grands espaces comme ceux que l’on avait adoré en Argentine ! Et des routes sans trous ni bosses où l’on roule tranquille sur des centaines de kilomètres avec des paysages incroyables de plaines, de déserts, de montagnes…Bref j’adore ! Et on sait que si panne on rencontre, mécanicien on trouvera…
2. Les courses : pour ceux qui connaissent mon Christian Jules de mari, vous ne serez pas étonnés si je vous dis qu’il me faut presque une laisse pour le retenir, tout excité qu’il est, d’embarquer dans le caddy tous les trucs qu’il ne connait pas (ou qu’il n’a plus vu depuis un an). Le mieux est d’essayer de l’occuper avec du bricolage dans le tampicar mais je n’y arrive pas toujours ! Malgré tout, grâce à lui, nous faisons des expériences culinaires sympas et nous découvrons de nouvelles saveurs, pas toujours réjouissantes il faut bien l’avouer…Par contre côté fromage, c’est toujours aussi nul et il n’y a même pas de kiri, ce que déplore Hugo !
Johua Tree Park : je n’y reviens pas … ou si : plus tard !
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Las Vegas, notre premier abandon du tampicar. Aussi fascinant que les parcs naturels !
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Bryce Canyon, un des plus petits parcs mais très spectaculaire … nous étions quelques dizaines au lever du soleil, sans les enfants qui roupillaient dans le tampicar :
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Zion Park, que nous n’avons que survolé grâce à l’excellent service de navettes du parc, en quelques heures à peine :
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Le cultissime Grand Canyon, ses parkings et ses navettes obligatoires bondées … Bon j’arrête. Magnifique quand même ! A pied, ce doit être quelque chose mais on va attendre un peu que Chloé grandisse !
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Le fameux Horseshoe Bend, où le fleuve je-ne-sais-plus-quoi fait un joli demi-tour :
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Lower Antelope Canyon, quatre cent mètres de bonheur ! Même après trois quart d’heures d’attente (les touristes ne sont lâchés dans le canyon que par groupe d’une vingtaine, accompagnés d’un guide) ça vaut le coup ! J’aurai pu y passer une semaine … Ceci dit, le créneau pour voir des étonnants jeux de lumière est étroit : ça se passe entre dix heure et midi (surtout autour de midi), ensuite le soleil n’éclaire plus le fond du canyon. Et merci aussi aux guides, qui malgré la routine semblent toujours prendre un réel plaisir à se balader encore et toujours dans les lieux. Le notre jouait de la guitare en marchant … magique !
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Monument Valley, décor de westerns au coucher puis au lever du soleil. On se souvient encore des grillades faites ce soir là !
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Needles Overlook, un petit morceau de Canyonsland, encore un endroit où il faudra revenir, par temps plus clément et surtout avec un 4×4, seul moyen d’emprunter une partie des pistes ! Si quelqu’un est intéressé par monter une expédition là dedans, je suis preneur …
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Lake Powell, une nuit d’arrêt :
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Arches. Le seul parc où nous avons regretté de ne pas avoir réservé de camping à l’avance, car il n’y a plus d’emplacement premier arrivé – premier servi. Du coup, pas mal de voiture, mais une magnifique randonnée et de belles récompenses ! Un gros point noir, quand même : Hugo, distrait, a oublié près du parking son baton de marche qu’il avait récolté en Terre de feu, et que nous avions verni puis caché aux divers contrôles sanitaires. Et bien que son nom ait été gravé dessus (nous l’avions fait quelques jours auparavant), quelqu’un a trouvé intelligent de lui emprunter …
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Le Deadhorse Point State Park, ça ne vous dit rien ? La scène finale de Thelma et Louise ! C’était là …
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Allez, encore un petit coup de Canyonsland, et la jolie Mesa Arch. Les petites pistes en contrebas me semblent définitivement parfaites pour une longue virée en camping-car 4×4 …
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